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L’OM, tout froid tout flamme

Crédit photo : Thierry Garro / La Provence

Sur le podium de Ligue 1 depuis août, l’OM est pourtant loin de convaincre. Cette saison, les hommes d’Élie Baup ont rarement dominé un match avec poigne. Ils encaissent des critiques légitimes mais qui manquent un peu de recul.

À l’heure du « money time », les Marseillais dépassent leur objectif de début de saison. L’officiel en tout cas, celui de se qualifier en Europa League. Alors que Paris file vers le titre, l’OM s’accroche à la deuxième place, synonyme de retour en Ligue des Champions. Mais les prétendants à la princesse européenne sont nombreux et les provençaux ne sont pas les plus charmants.

La peur du vide

Si les Marseillais sont très critiqués pour leur manque de glamour, ils jouaient assez bien en début de saison. Sans briller de mille feux mais avec de bonnes intentions et quelques éclats collectifs, comme face à Rennes (3-1) ou à Nancy (0-1). Après sept victoires consécutives, ils ont compris que l’état de grâce était terminé. Un matelas qui les a aidés à rester en haut du classement malgré quelques trous d’air depuis. Plus la saison a avancé, plus les marseillais ont semblé paralysé. Les blessés, les critiques et un niveau limité l’expliquent, ainsi que la peur de tout perdre après un bel effort. Du coup, l’OM prend de moins en moins de risques et compte de plus en plus sur le sort. Par défaut, évidemment.

Avec les moyens du bord

Pressée par son actionnaire principale de continuer à réduire la masse salariale depuis un an, la direction phocéenne s’est bien débrouillée. Malgré tout, l’effectif de l’OM est limité en quantité et en qualité. À la moindre blessure, Élie Baup se retrouve dans l’angoisse. Et si son onze type a plutôt bonne allure, il mise plus sur les erreurs de ses adversaires que sur sa créativité. Avec le goal-average du neuvième (+5), les Marseillais sont deuxième de Ligue 1. De plus en plus solide, l’arrière-garde phocéenne cumule les bonnes notes. Rod Fanni et Mandanda sont impériaux depuis deux mois et la paire Nkoulou-Mendes s’assemble de mieux en mieux. Après 33 journées, l’OM a gagné 11 fois 1-0. Un tiers payant. Mais au-delà des chiffres, c’est le côté calme du club qui surprend. Habitué depuis toujours aux résultats instables et aux éclats en interne, il ne pète plus les plombs. Avec un stade en travaux et des supporters surpris de leur réussite, les phocéens ne sentent plus la pression. Dans un climat tiède, ils sont soudés, sérieux et concentrés sur leur but. Ils s’arment même des critiques pour se motiver. Le PSG fait les gros titres, l’OM en profite avec pragmatisme.

À la tête du client

Si les matches marseillais ont oublié l’esthétique, il faut se rappeler que c’est le cas depuis trois ans. L’OM deuxième en 2011 ou celui dixième de la saison dernière n’étaient pas vraiment plus séduisants que l'équipe d'Élie Baup. Ou alors très peu. Même celui sacré champion de France avait parfois été insipide. Mais sous Deschamps, entraîneur de gros calibre, les jugements étaient moins catégoriques qu’avec les troupes d’Élie Baup. L’effet « bling-bling » des arrivées de Lucho, Gabriel Heinze et Stéphane Mbia poussait la plupart à relativiser leurs critiques. Cela dit, l’actuel coach marseillais a évidemment une responsabilité dans l’échec médiatique de l’OM. Sa froideur prouve qu’il a conscience des problèmes de jeu de ses poulains mais il n’ose plus toucher à rien, ni critiquer les siens. En fait, lui aussi semble résolu à miser sur le caractère marseillais et la belle étoile qui les suit ces derniers temps. Cela pourrait suffire pour côtoyer les grands d’Europe la saison prochaine, mais sûrement pas pour les bousculer.

Baptiste Paquelier

Tag(s) : #Ligue 1
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